Abbas Pasha

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Abbas Pasha, petit-fils du Vice-roi Mohammed Ali, est né en 1813. Son père, Tousson Pasha, mourut trois ans plus tard. Il fut alors élevé sous l’œil vigilant de son grand père, vécu dans le désert au milieu des chevaux des bédouins acquis par son père mais également au milieu de ceux de son oncle, Ibrahim Pasha. A 23 ans, son grand père lui donna la responsabilité de l’administration de centres d’élevage.

Pour préserver les lignées de son grand père, le jeune Abbas Pasha ne ménageait pas sa peine pour étudier les pedigrees et la descendance des étalons et des juments de l’élevage dans l’espoir d’obtenir les meilleurs individus. Il était méticuleux pour connaître les origines et la qualités des produits. Rien n’était trop beau pour satisfaire sa curiosité, ni le temps, ni la sécurité ou l’argent dans le but d’améliorer les souches de son grand père et de son oncle. Abbas Pasha fut l’un des meilleurs éleveurs de chevaux en Egypte, hormis le sultan Al Nacer. La qualité de son haras le prouve.

Abbas forma une coalition avec les autres princes arabes et imagina l’évasion du prince Faisal, leader du mouvement spirituel des Wahabbis, de la citadelle du Caire d’ou la prince était retenu contre une demande de rançon. La nouvelle parvint aux oreilles de son Grand père Mohammed Ali, qui à la surprise de tous, ne sembla pas surpris par cette évasion et la commenta de la manière suivante : "c’est un tour d’Abbas Pasha, mais il doit avoir une bonne raison pour cela…"

L’histoire, rapporté par Carl Raswan, dit que Faisal, emprisonné au Caire et Abbas, âgé de 20 ans s’était rencontré. Découvrant une même passion dévorante pour les chevaux, ils discutèrent alors d’élevage, d’origines et de pedigrees. Après son évasion, Faisal retourna au Nejd, il assista Abbas dans l’achat de jument du désert et parmi elle la fameuse jument Wazira de Jallabiyah.

Lorsque l’on connu les défaillances de Mohammed Ali, le gouvernement de la Turquie décida que Ibrahim Pasha devait accéder à la régence. Abbas émigra alors en Arabie suite à un différent l’opposant à son Oncle, Ibrahim, et il s’établi parmi les arabes de la tribu de Roala. A la mort de son oncle, Abbas Pasha revint en Egypte et devint Vice-roi.

En attendant, Abbas acquis des pur sang de premier choix et appris les histoires antiques des chevaux élevés par son grand père Mohammed Ali et son oncle Ibrahim Pasha. Son amour du cheval arabe et sa détermination pour obtenir les meilleurs sujets atteignirent une tel intensité qu’il acheta, à un prix prohibitif, l’ensemble des juments « Saqlawiyah Jidraniyah » de la tribu des Anazeh. Lady Anne Blunt mentionna ce fait dans son carnet de notes de 1882 que Ibn Sudan avait vendu sa dernière jument âgée de plus de quinze ans à Abbas Pasha pour la somme astronomique de 1000 livres. Apparemment dans un état très faible, elle due être transportée dans un chariot.

En plus de ces écuries luxueuses, Abbas Pasha construisit une magnifique bibliothèque qui comportait les livres des pedigrees enregistrés par le Mameluk d’Abbas, EL-Lallah. Il engagea également les différentes tribus d’Arabie, du Nejd, d’Anazeh, d'Ateybe et de Muteyr à mieux organiser la gestion de leur élevage et à garantir l’exactitude des pedigrees.

La réputation des chevaux arabes d’Abbas Pasha fut reconnu dans l’ensemble de monde arabe et chrétien. Beaucoup de poésies et de peintures s’inspirèrent de leurs beautés. Abbas Pasha décéda en 1854 à l’age de 41 ans, ayant régné en tant que vice-roi d’Egypte du 10 novembre de 1848 au 13 juillet 1854. Il est dit qu’il fut assassiné par deux domestiques en raison de sa cruauté extrême envers ceux qui travaillaient pour lui. Lady Anne Blunt rapporte l’histoire suivante : Abbas Pasha devint furieux lorsqu’il s’aperçu qu’un groom avait oublié de ferré un cheval. Sur ce fait, il commanda un fer rouge et ordonna que celui-ci fut planté sous le pied de l’infortuné groom.

Le temps a prouvé qu’Abbas Pasha apporta une incroyable contribution à l’élevage du cheval en Egypte et au monde du cheval arabe en général. Les historiens ont globalement donné une parfaite vision de cet aspect de sa vie, qui fut d’ailleurs sa vie, et condamnèrent plus sérieusement l’aspect économique et personnel. 

Auteur : Patrice LE GALEZE-04/10/2003
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